- Je pense que les revendications se justifient...
L'article dont j'ai donné le lien dit : "Les véritables raisons sont, et cela n’a échappé à personne, des sujets tels que la gestion de la crise économique, la corruption, le chômage (en particulier le taux de plus de 40% de chômage pour les jeunes) et surtout, la désaffection envers une classe politique, identifiée comme l’un des problèmes majeur de la citoyenneté dans les enquêtes du CIS5. Egalement, le désenchantement que l’on peut ressentir face à cette manière de faire de la politique qui fait de l’électeur un être sans importance, juste bon à déposer un bulletin dans une urne et qui, par cet acte, donne à un parti politique toute la légitimité de faire ce que bon lui chante pendant quatre ans. Un parti qui est devenu une grande entreprise inefficace et corrompue répondant aux intérêts des lobbies et pas à ceux des citoyens."
La gestion économique, j'y connais rien, mais enfin quand je lis les journalistes de The Economist traiter à demi-mot de purs cons les Espagnols et considérer que la seule solution, c'est stopper du jour au lendemain toutes les dépenses, soutenant par là Jose Luis Zapatero... Les Espagnols me sont tout de suite plus sympathiques
Mais là, on touche carrément au bien-fondé du système capitaliste et mondialisé actuel, c'est pas trop le sujet (enfin je pense ^^)
En ce qui concerne la politique... Dès le 18ème siècle, Rousseau écrivait qu'une démocratie, c'était pas possible dans un pays plus grand que la Suisse, et je pense qu'il avait terriblement raison... À mon avis, les pays européens en général (à l'exception de la Suisse, justement), se rapprochent plus par leur fonctionnement de la République, au sens de la République romaine (avec son lot de scandales de corruption, ses dynasties de sénateur et son intransigeance...), que de la Démocratie où, étymologiquement, c'est le peuple qui décide, pas ses représentants.
- La situation, économiquement, n'est bien évidemment pas du tout la même chez nous. En Espagne, le chômage est de 20%, 40% chez les jeunes, des chiffres qu'on n'a pas atteint en France. J'attribue à cela d'ailleurs le gros flop des #FrenchRevolution et #ItalianRevolution (dispersions des "acampadas"=campements en France, peu de monde en fin de compte...), alors qu'en Grèce apparemment ça commence à bien prendre aussi... Mais il reste toujours la question de la légitimité politique... Notre "élite" a tendance à se croire tout permis ces derniers temps (DSK, mais même sans parler de lui y'a l'affichage du luxe par des politiques tant de gauche que de droite qui décrédibilise sérieusement tout discours "social" de leur part), la dernière fois qu'on a fait un référendum, le gouvernement est passé outre le résultat en faisant passer ça plutôt à l'Assemblée... Certes, on n'a pas le système très fermé de l'Espagne où il n'y a que 3 partis, mais je ne suis pas sur que cela change grand chose dans les faits, étant donné l'importance des petits partis en France, à part les communistes quand ils avaient un électorat (dans les années 60) ou le FN récemment personne n'a pu espérer chambouler vraiment le duel classique droite/gauche, ou parfois centre-droit/gauche avec Giscard.
- Évidemment, les conséquences, je suis pas Madame Soleil, je peux pas être sûr de quoi que ce soit... J'espère que ce mouvement ne restera pas lettre morte, parce que le futur de l'Espagne s'annonce bien sombre avec de tels incapables à sa tête... Mais je suis quand même plutôt pessimiste... On n'est pas, comme pour le printemps arabe, avec des régimes ouvertement dictatoriaux avec une figure centrale en place depuis des décennies, qui est perçue comme contrôlant tout. Dans ce genre de régime, il y a un objectif précis : faire tomber cette tête, et remplacer en espérant réussit à mettre en place un régime plus libre. Ici, quel est le but ? L'article que j'ai donné en lien le dit bien : "La décision de descendre dans la rue répond à un sentiment général et non pas à une revendication particulière comme une série de points d’un programme." Pas de but précis, juste un ras-le-bol permanent. Ras-le-bol que je partage, mais c'est pas ça qui fera avancer le schmilblick... Si un jour les politiques s'avisent de demander des revendications concrètes, quelle tête feront-ils quand on leur répondra "bah rien en fait, y'a un truc qui cloche, on pense que c'est ça, maintenant démerdez-vous pour changer ça comme vous pouvez mais vous avez intérêt à ce que ce soit efficace" ? Faute de trucs concrets, je crains que le mouvement ne s'étiole bieeeen avant que quiconque n'ait l'occasion de le prendre au sérieux. Et quand la situation sera vraiment intenable, y'a de fortes chances que ça pète pour de bon, sans préavis, pour laisser la place au chaos, ce qui changera rien à la merde.